Ce billet permet au nouveau lecteur d’appréhender la complexité du projet dont l’objectif est de créer la première filière européenne de recyclage des peintures acryliques.
Pour se créer une filière doit apporter des avantages, utiliser les leviers disponibles et dépasser les verrous.
La filière de recyclage des peintures n’échappe pas à cette règle.
Quels sont les verrous à lever ?
- Réunir les partenaires favorables au projet, outre les pouvoirs publics, les fabricants et les distributeurs de peintures, les collectivités locales, les organisations de consommateurs et les forces vives en faveur de l’environnement.
- Mobiliser le gisement de déchets de peinture acrylique (intégré à la REP DDS) pour l’orienter vers l’usine de recyclage.
- Détecter et écarter les matières non-conformes pour fabriquer des produits de qualité.
- Prendre en considération dans le projet d’usine de recyclage la sécurité sanitaire et l’ergonomie des postes de travail.
- Automatiser l’ouverture et le vidage des pots de peinture malgré la très grande hétérogénéité des formats commercialisés sur le marché français.
- Disposer d’équipements flexibles et adaptables à l’apparition de nouveaux produits et de nouvelles matières.
- Obtenir la sortie du statut de déchet et se conformer à la réglementation produit (Directive COV, Reach, règlement CLP, arrêtés substances CMR, réglementation biocides, étiquetage en «émissions».
- Améliorer la performance des peintures recyclées pour correspondre à l’attente des clients, selon un optimum technico-économique.
- Accéder aux canaux de distribution grand public.
- Obtenir l’acceptation du produit recyclé par l’opinion publique.
- Lever d’éventuelles mesures protectionnistes des concurrents.
- Prouver la viabilité économique du modèle (dont les revenus proviennent pour une part du service de recyclage et d’autre part de la vente du produit recyclé).
Quels sont les leviers sur lesquels on peut jouer ?
- La filière de recyclage existe au Québec depuis une quinzaine d’années et a montré toute son efficacité.
- La demande du consommateur est orientée sur les produits verts.
- La Directive 2008/98 (art.4) privilégie le recyclage à la valorisation énergétique des déchets.
- La peinture commercialisée est de plus en plus saine pour lutter contre la pollution de l’air intérieur.
- Le gisement de déchets est facilement mobilisable grâce à la REP DDS, elle permet de collecter les restants de peintures sur l’ensemble du territoire.
- La croissance durable est adoptée par l’ensemble des acteurs de la filière peinture.
- La hausse des prix des matières premières pousse à l’utilisation de cette ressource disponible à portée de main.
- La volonté européenne est de construire une société du recyclage.
- Les gouvernements ont un intérêt croissant pour des produits à plus faible empreinte environnementale.
Quels sont les avantages à recycler la peinture ?
- Un produit éco conçu
La peinture est recyclable à l’infini. La fabrication d’une peinture recyclée minimise les impacts sur l’environnement par rapport à celle d’une peinture neuve. Le recyclage améliore le cycle de vie de la peinture. - La création d’emplois durables
Le recyclage des peintures est un gros pourvoyeur d’emplois : une filière de recyclage crée 5 à 10 fois plus d’emplois que les filières d’élimination et de fabrication traditionnelles. - La préservation des ressources naturelles
La peinture recyclée permet de substituer des ressources naturelles non renouvellables et en voie de raréfaction. - La réduction des émissions de CO2
Recycler permet d’éviter l’émission des gaz à effet de serre, 1 tonne de peinture recyclée c’est 2 tonnes de CO2 d’émission de GES évitées. - Des bénéfices d’image
L’éco organisme peut améliorer le pourcentage de recyclage des déchets dont il a la charge.
Le consommateur a le choix d’une consommation plus militante.
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