L’utilisation des agroressources pour les peintures décoratives favorise-t-elle toujours le développement durable ?
La lecture du dossier peintures du magazine n 7 de Formule verte m’a apporté quelques réponses à cette question.
De quoi sont capables les formules vertes ?
Elles sont capables de substituer des résines acryliques issues du pétrole par des résines issues du végétal (Alkyde émulsion et dans le futur acrylique agrosourcée)
A quoi servent les résines ?
Pour les peintures décoratives, les résines polymères permettent de lier les différents composants entre eux mais également apportent des performances d’adhérence sur les supports.
Ces polymères représentent 10-15 % pour une peinture mate et presque 50 % pour une peinture brillante.
Est-ce une économie de ressources naturelles ?
Dans une approche économie de matière 1 ère renouvelable, DVI Labo a comparé trois peintures satinées blanches murales intérieures issues des trois grandes technologies de peintures.
Peinture | Part issue du pétrole | Part issue du végétal |
Glycérophtalique base solvant | 35% | 30% |
Base dispersion acrylique | 26% | 39% |
Alkyde émulsion | 7% | 58% |
Etude DVI Labo inclus l’eau dans la part végétal
L’émulsion alkyde est celle où la part du végétal est la plus grande.
Est-ce plus cher ?
Le prix de la matière première est plus élevé, le coût d’une résine biosourcée est doublé.
Pour un pot de peinture décorative, cela engendre un surcoût de l’ordre de 30 à 50 % et encore s’il ne s’agit pas d’une peinture brillante c’est-à-dire moins concentrée en résine.
Les prix devraient toutefois baisser avec l’augmentation des volumes.
Quel est l’impact environnemental ?
Dans les formules vertes actuelles, il s’agit souvent d’une résine d’origine végétale mais qui a subis des opérations industrielles de transformation.
Ces synthèses engendrent peut être des effets polluants ou toxiques qui seront découverts plus tard. L’intérêt environnemental serait alors remis en cause.
Un pourcentage végétal plus élevé ne peut pas garantir que le produit soit forcement plus écologique.
Les produits issus du végétal pourait être en compétition avec les besoins alimentaires
L’interview de Marion Guillou, présidente de l’INRA, dans le 12-15 de BFMbusiness le 17 octobre, pour la sortie de son livre « 9 milliards d’homme à nourrir en 2050 un défis pour demain » nous interpelle sur le bon usage des superficies cultivables (sur le globe, 1 milliard d’hectares pourraient être mis en culture).
L’Union européenne reste importatrice nette en produits agricoles. Sa production ne suffit pas à la consommation de ses habitants, la sécurité alimentaire des habitants n’est pas encore assurée.
Pertes et gaspillages tout au long de la chaîne représente 30 à 50 % de ce qui est produit.
Rien que chez le consommateur il y a 30 % de pertes et certaines sont évitables.
La formule gagnante n’est peut être pas à chercher dans la composition des peintures mais bien dans l’utilisation optimale des ressources prélevées.
Vivement les efforts du secteur pour que la peinture recyclée arrive sur le marché grand public.
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