Quand la REP sert plutôt une filière industrielle que le bien commun pourrait s’intituler le reportage d’envoyé spécial diffusé le 28 avril 2011. Cette enquête décrit les mécanismes qui ont permis à une filière industrielle de remplacer les ampoules incandescentes par des lampes fluo-compactes plus économes en énergie mais enfermant des poudres luminescentes et du mercure.
L’émission décrit tout d’abord le cadre réglementaire :
Le mercure a été interdit pour les produits utilisés par les ménages (thermomètre au mercure, piles…) à l’exception des lampes.
A la recherche d’économie d’énergie, le Grenelle de l’Environnement a entériné la substitution des ampoules incandescentes par les lampes.
L’émission explique ensuite l’organisation de la filière :
La fabrication des lampes est sous-traitée en chine où le coût de la main d’œuvre est moins élevé.
La REP D3E organise la collecte et le recyclage des lampes en fin de vie pour éviter la dispersion dans l’environnement de 5 tonnes de mercure.
L'émission analyse ensuite la filière sous le regard du développement durable :
Un coût plus élevé pour le consommateur que celui annoncé par les fabricants. Selon 60 millions de consommateurs, les lampes n’atteindraient pas les 6000 heures de fonctionnement imposées par la réglementation. La durée du test et de la multitude des modèles complique les contrôles.
Un produit pas si vert que ça. L’association Robin des Bois déplore la mise en avant d’un produit écologique contenant du mercure, considéré par les écologistes comme le pire polluant de l’environnement.
Des risques pour la santé humaine. Les écologistes critiquent ensuite le choix d’aller fabriquer ces lampes dans un pays où la santé des salariés au poste de travail n’est pas bien prise en compte. Le reportage parle de centaines de cas de salariés chinois intoxiqués au mercure.
Quand les lampes sont cassées ou jetées dans la mauvaise poubelle, une élue de l’Oise dénonce l’exposition aux poussières des poudres luminescentes pour les ménages et le personnel de la chaîne de la gestion des déchets.
Un recyclage imparfait. Le choix des filières de recyclage, selon Robin des Bois, répondrait plus à des critères économiques qu’à des critères de performances environnementales.
« On laisse les clés du camion à quelqu’un quand on lui fait confiance » disait on avant.
Depuis, les choses se sont accélérées et on confie plus vite les clés du camion.
L’expérimentation en temps réel n’est pas mauvaise en soi. Le fonctionnement par essai erreur est bon à la condition de réagir très vite aux erreurs.
Si on agit après la casse, on contribue à creuser les inégalités. Le progrès doit être partagé par tous sinon ce n’est pas du progrès.
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