Le 19 avril 2011, l’émission spéciale bricolage de BFM Business réunissait François Corda, fabricant de peinture et vice président d’UNIBAL (250 fournisseurs de la distribution du bricolage), Philippe Roch directeur bricolage du BHV à Paris et Jean Bijaoui directeur d’un magasin indépendant BRICOMONGE à Paris.
Cette émission m’interpelle sur la pertinence du dispositif financier de la REP DDS.
Je rappelle que le dispositif REP consiste schématiquement à faire passer le coût de la gestion du déchet chimique des ménages de la poche du contribuable à celle du consommateur.
Pour se faire le fabricant qui commercialise un produit s’acquitte d’une éco-contribution. Cette contribution financière n’est plus extérieure au prix «visible fee » mais intégrée dans le prix industriel (prix de vente du fournisseur à la distribution).
Hors l’appel à cotisations pour financer la phase opérationnelle de la REP DDS à compter du 1 er janvier 2012 va arriver sur un marché dans une situation déjà tendue.
Dans les prochains mois, les fabricants de peintures vont en effet devoir répercuter dans leurs prix, la hausse du prix des matières premières.
résine acrylique + 40%
oxyde de titane + 35%
Cette hausse résulte de la fermeture de capacités de production de matières premières pendant la crise, conjuguée à une reprise mondiale, principalement dans la zone asiatique, qui entraîne une augmentation de la demande sur les matières premières.
En France, l’enjeu est à la lutte pour le pouvoir d’achat pour les ménages. La distribution participe à la lutte contre la vie chère en résistant le plus possible à la hausse des marques.
Si les fabricants de peinture n’ont déjà pas le « pricing power », pour répercuter les hausses des matières premières qu’adviendra-t-il de la répercussion du coût de la REP DDS ?
Ne croyons pas qu’elle sera prise sur la marge des fabricants, celle-ci n’est pas extensible à l’infini.
Faut-il penser que la REP sera faite au minimal sans réelle prise en compte de la question du développement durable ?
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