Dans la profession du déchet, on parle couramment de déchets "solides" pour des déchets non pompables : l'aspect physique correspond en fait aux contraintes des filières de traitement ; cette définition n'est pas suffisamment précise pour la sécurité des transports.
L'ADR fournit en effet une définition plus restrictive pour éviter les risques de fuite lors du transport.
Qu'est ce qu'un déchet solide selon l'ADR ?
a) une matière dont le point de fusion ou le point de fusion initial est supérieur à 20°C à une pression de 101,3 kPa ;
ou
b) une matière qui n'est pas liquide selon la méthode d'épreuve ASTM D 4359-90 ou qui est pâteuse selon les critères applicables à l'épreuve de détermination de la fluidité (épreuve du pénétromètre décrite sous §2.3.4.)
Pratique courante de la profession concernant les déchets pâteux
La détermination de l’état physique selon le « test de la pelle » des déchets pâteux est couramment pratiquée par les professionnels du transport des déchets.
Ce test consiste à extraire une partie d’un déchet, à l’aide d’une pelle, et d’en déverser le contenu sur une surface plane, afin d’en observer le comportement. En cas d’affaissement, le déchet ne peut pas être assimilé à un solide.
Cette pratique est intéressante et facile à mettre en oeuvre mais elle ne répond pas aux exigences précises de la réglementation.
Pour les déchets pâteux, il convient également de vérifier qu'il n'y ait pas de liquide qui se forme par décantation, sinon il doit être pompé ou absorbé (si faible quantité).
Il convient donc d'être prudent lors du classement d'un déchet pour le transport. Un déchet boueux ou pouvant laisser échapper du liquide doit plutôt être transporté sous un numéro ONU pour les liquides.
J'en profite à ce titre pour vous rappeler que le Centre de formation Labo-Services propose des formations à la fois réglementaire et pratique sur la préparation des déchets dangereux au transport (pour nous contacter 0800.680.380).
Fabrice BERTOLINI, Responsable formation et CSTMD de Labo-Services