peinture ecologique

CHOIX D' UNE PEINTURE ECOLOGIQUE

L’utilisation des agroressources pour les peintures décoratives favorise-t-elle toujours le développement durable ?

La lecture du dossier peintures du magazine n 7 de Formule verte m’a apporté quelques réponses à cette question.

De quoi sont capables les formules vertes ?

Elles sont capables de substituer des résines acryliques issues du pétrole par des résines issues du végétal (Alkyde émulsion et dans le futur acrylique agrosourcée)

A quoi servent les résines ?

Pour les peintures décoratives, les résines polymères permettent de lier les différents composants entre eux mais également apportent des performances d’adhérence sur les supports.

Ces polymères représentent 10-15 % pour une peinture mate et presque 50 % pour une peinture brillante.

Est-ce une économie de ressources naturelles ?

Dans une approche économie de matière 1 ère renouvelable, DVI Labo a comparé trois peintures satinées blanches murales intérieures issues des trois grandes technologies de peintures.

Peinture	Part issue du pétrole	Part issue du végétal
Glycérophtalique base solvant	35%	30%
Base dispersion acrylique	26%	39%
Alkyde émulsion	7%	58%

Etude DVI Labo inclus l’eau dans la part végétal

L’émulsion alkyde est celle où la part du végétal est la plus grande.

Est-ce plus cher ?

Le prix de la matière première est plus élevé, le coût d’une résine biosourcée est doublé.

Pour un pot de peinture décorative, cela engendre un surcoût de l’ordre de 30 à 50 % et encore s’il ne s’agit pas d’une peinture brillante c’est-à-dire moins concentrée en résine.

Les prix devraient toutefois baisser avec l’augmentation des volumes.

Quel est l’impact environnemental ?

Dans les formules vertes actuelles, il s’agit souvent d’une résine d’origine végétale mais qui a subis des opérations industrielles de transformation.

Ces synthèses engendrent peut être des effets polluants ou toxiques qui seront découverts plus tard. L’intérêt environnemental serait alors remis en cause.

Un pourcentage végétal plus élevé ne peut pas garantir que le produit soit forcement plus écologique.

Les produits issus du végétal pourait être en compétition avec les besoins alimentaires

L’interview de Marion Guillou, présidente de l’INRA, dans le 12-15 de BFMbusiness le 17 octobre, pour la sortie de son livre « 9 milliards d’homme à nourrir en 2050 un défis pour demain » nous interpelle sur le bon usage des superficies cultivables (sur le globe, 1 milliard d’hectares pourraient être mis en culture).

L’Union européenne reste importatrice nette en produits agricoles. Sa production ne suffit pas à la consommation de ses habitants, la sécurité alimentaire des habitants n’est pas encore assurée.

Pertes et gaspillages tout au long de la chaîne représente 30 à 50 % de ce qui est produit.

Rien que chez le consommateur il y a 30 % de pertes et certaines sont évitables.

La formule gagnante n’est peut être pas à chercher dans la composition des peintures mais bien dans l’utilisation optimale des ressources prélevées.

Vivement les efforts du secteur pour que la peinture recyclée arrive sur le marché grand public.

ETUDE CONSOMMATEUR

Selon la quatrième édition de l’étude Global Green Brands, en 2011, les français se montrent plus soucieux de l’état de l’environnement.

Les pratiques de consommation « verte »

Les attentes des consommateurs vis-à-vis des marques grimpent en flèche : l’immense majorité (90%) exige qu’elles s’engagent dans une démarche environnementale globale. Les Français réclament aux entreprises des produits plus verts mais aussi moins de rejets toxiques au cours de leur élaboration.

Troisième critère de choix

Pour 46 % d’entre eux, l’excès de communication « verte » nuit à la compréhension. Ils réclament donc des preuves et des engagements concrets. Plus que dans n’importe quel autre pays, ils s’appuient – 66% d’entre eux – sur les labels et les certifications en tout genre pour estimer le caractère vert –ou non- d’un produit.

Un bémol de taille vient nuancer cette prise de conscience environnementale : si l’aspect vert du produit compte pour 51% des consommateurs, il n’est encore que le troisième critère de choix derrière la confiance dans la marque et le rapport qualité-prix.

78 % des Français placent le prix comme le principal frein à l’achat de produits verts

Plus des trois quarts des consommateurs (78%) voient toujours dans le prix le premier frein à l’achat de produits verts et 36% d’irréductibles refusent même de dépenser plus pour acquérir un produit vert !

Les trois principaux enjeux environnementaux

Les Français identifient la consommation d’énergie, les produits toxiques, chimiques et la pollution de l’air comme les trois principaux enjeux environnementaux. Ce choix traduit dans l’esprit des Français une prise de conscience particulière autour de questions concrètes ayant un impact direct sur leur vie quotidienne en matière de santé ou de budget.

L’attente des Français vis-à-vis des pouvoirs publics

Les Français accordent un rôle significatif à l’Etat et attendent du gouvernement une implication plus forte auprès des industriels et un soutien conséquent à l’innovation « verte » (92%). Les consommateurs souhaitent également que les autorités veillent au bon recyclage des emballages par les entreprises (77%) et qu’elles les incitent à prendre en charge la fin de vie des produits (76%). Le public insiste également pour que le gouvernement rende obligatoire un affichage clair de l’origine des produits (73%).

Le classement des marques vertes préférées des Français

La présence au sein du TOP 10 d’enseignes comme IKEA (5), Décathlon (6), et Leclerc (10) vient également confirmer la reconnaissance par les Français des efforts fournis par le secteur de la distribution en matière de protection de l’environnement.

Après cette lecture, je vous livre mes convictions :

• L’engagement d’un fabricant de peinture dans un programme de recyclage bénéficierait à sa marque. Il pourrait imaginer rejoindre le Top 10 des marques les plus vertes.
  De l’autre côté, le consommateur serait rassuré par la caution du fabricant dans son achat d’une peinture recyclée.
• La qualité des rebuts de peinture en déchèteries s’améliorera au fur et à mesure de l’accroissement des ventes des peintures plus vertes.
• La question de la pollution de l’air intérieur et de l’étiquetage du produit recyclé sont des verrous à lever préalablement à la mise en marché d’une peinture recyclée.
• La REP DDS bénéficiera d’un formidable écho auprès du grand public car elle répond à ses attentes.
• En outre, les Français comptent sur l’implication des pouvoirs publics pour développer des filières de recyclage à l’exemple du recyclage des peintures.

Et comme la question n’était pas posée dans l’étude, je vous sonde à mon tour :

A égalité de prix, donneriez la préférence à l’achat du  produit recyclé par rapport au produit neuf ?

L’AFFICHAGE ENVIRONNEMENTAL EN TEST

D’aujourd’hui à décembre, des centaines de produits, commercialisés en rayon ou sur Internet, seront accompagnés d’une étiquette détaillant leur impact écologique sur le climat, l’eau, l’air ou la biodiversité.

J’accueille avec plaisir ce nouvel affichage car je dévore souvent l’info sur l’emballage. A ce titre, les codes emballeurs sont pour moi une source de curiosité par rapport aux différents secteurs d’activités que je connais (Industries Agro Alimentaires, Fabricants de peinture).

Après demain, une peinture écologique se lira sur l'étiquette.

Pour la filière de recyclage des peintures, je me réjouis du projet à la lecture du communiqué de Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, ministre de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement.

« A terme, l’information environnementale doit devenir une incitation. J’attends de l’affichage qu’il donne l’envie et les moyens aux consommateurs d’orienter leurs achats vers les produits les plus vertueux, qu’il contribue à renforcer la compétitivité du fabriqué en France, via une production de proximité et de qualité, et qu’il aide les entreprises à s’engager dans la croissance verte. J’appelle les Français à participer dès la rentrée à ce testing grandeur nature, pour nous aider à élaborer l’affichage le plus percutant »

Je vous encourage à poster vos commentaires sur l’expérience que vous aurez vécu.

 

«LES ROIS DE LA PEINTURE ENVAHISSENT NOTRE INTERIEUR»

Peinture, un marché qui représente en 2009 près de 600 M€.

Souhait d’un intérieur remis au goût du jour et nouvelles couleurs sont les moteurs du marché.

Dimanche 15 mai 2011, Capital s’est penché sur la France qui bricole et a diffusé une enquête de Jérôme Lévy sur les peintures «nouvelles générations».

La révolution des peintures

Les peintures faciles à étaler et qui sèchent rapidement permettent aux français de rafraîchir eux-mêmes leurs murs.

Repeindre son intérieur prenait du temps, les choses changent.

Avant on attendait que les murs soient décrépis, maintenant c’est en moyenne tous les trois ans que les français sortent leurs pinceaux pour donner un coup de neuf à leur environnement quotidien.

 

Les fabricants ont transformé un simple produit de bricolage en un produit tendance

Ainsi une offre de couleurs plus flashy et la simplicité d’utilisation des peintures répondent parfaitement à la demande des français pour le do it yourself.

Le rayon peinture des magasins de bricolage présentent 500 références et une dizaine de marques différentes.

 Dans la peinture comme dans l’habillement, il y a des modes

Couleur et style sont renouvelés chaque saison.

A partir d’un panel de 12 000 couleurs, les stylistes des fabricants décident des couleurs qui se vendront dans la prochaine collection.

 50 % des ventes du marché sont des peintures monocouche

Une couleur tendance, ça ne suffit pas pour en faire un produit qui marche. Aujourd’hui, pour séduire les consommateurs, une peinture doit remplir un autre critère essentiel, être très simple à utiliser.

Les fabricants ont eu une idée simple mais révolutionnaire : inventer une peinture monocouche applicable en seulement quelques minutes.

 Une fine couche et un très bon pouvoir couvrant

Avant sa mise en vente, la peinture subit un examen de passage : le test de la bande noire.

Moins on utilise de peinture pour recouvrir et ne plus voir cette bande noire, plus c’est une couche fine et donc une peinture plus facile à utiliser.

Si la peinture est plus épaisse, elle est plus longue à appliquer.

 Une poudre blanche qui permet à la peinture d’être plus opaque et plus facile à poser

Le secret de ces peintures «nouvelles générations» réside dans un nouvel ingrédient extrêmement rare et très coûteux.

En effet, une peinture est composée de :

• résine qui lui donne sa consistance,
• d’eau qui permet son application,
• et d’un minerai qui n’existait pas avant mais que l’on trouve maintenant dans toutes les peintures du monde : le dioxyde de titane.

 Cet élément permet à la peinture d’être plus opaque et plus facile à poser. Avec une mise en œuvre plus aisée des peintures monocouche il permet aux français de remettre au goût du jour leur intérieur.

 Ce minerai livré en poudre aux fabricants permet de :

• donner leur couleur aux peintures,
• opacifier le support donc de le couvrir,
• donner un caractère de durabilité au film de peinture.

 Le dioxyde de titane est la matière la plus chère de la peinture.

Il est si important pour le produit final qu’il coûte 2€/kg, c’est en moyenne 1/3 du prix du pot que le consommateur paye.

 Problème, avec la demande mondiale en peinture, ça en fait le minerai le plus convoité de la planète.

 Une mine à Madagascar

L’émission nous transporte à Madagascar où se trouve à Fort Dauphin le plus gros gisement de titane au monde.

Là sur 6000 hectares, la mine est exploitée par la première multinationale minière Rio Tinto, qui possède également les quelques autres gisements de la planète.

C’est dans le sable que Rio Tinto trouve son titane. Pour cela, le sable noir est extrait de la carrière par aspiration avec de l’eau. Un traitement mécanique secoue le sable pour séparer le titane du sable.

L’usine vend 750 000 tonnes de titane par an. Il sera traité chimiquement en dehors de Madagascar pour en faire la poudre blanche utilisée par les fabricants de peinture.

 L’écosystème menacé

Pour cette exploitation il a fallu raser des millions d’arbres qui ne seront replantés qu’à la fin de l’exploitation. Avec l’augmentation de la demande mondiale en peinture, Rio Tinto a prévu de rester au minimum 50 ans à Madagascar.

Mais l’eau douce nécessaire pour l’extraction a demandé la construction d’un barrage qui a semble t’il bouleversé l’écosystème du site. Les pêcheurs ne vivent plus des captures sauvages de poissons.

Dans le village concerné, Rio Tinto a offert aux pêcheurs des compensations, des élevages d’anguilles pour remplacer la pêche traditionnelle.

 Des questions sur la toxicité

L’enquête n’évoque pas la suspicion de l’éventuelle toxicité de l’oxyde de titane.

Cette question est légitime car l’oxyde de titane a remplacé dans les peintures un polluant : le plomb.

On trouve des éléments sur les sites du Point.fr ou d’Agoravox.

Rareté des ressources

Pour ma part je préfère mettre l’accent sur la rareté de la ressource et l’impact environnemental pour les populations riveraines de l’extraction des gisements de titane.

 Aussi comme le directeur de Rio Tinto a appelé le titane son «or noir», je termine ce billet en citant un spécialiste du marché des matières premières et auteur du livre «des épices à l’or noir» Bourrin éditeur.

« Les déchets sont la matière première de l’avenir. Il y a là un potentiel extraordinaire et l’illustration du vieux rêve des alchimistes : transformer l’impur en or. Et ne plus rien perdre de ce que nous arrachons à la planète. Le prix du baril de pétrole à cent dollars incite à retrouver ce sens de la rareté. Notre rapport aux déchets a donc commencé à changer. Qui produit massivement ces déchets ? Nous, les pays riches. Aujourd’hui, nous tirons parti d’un quart de ce qui pourrait être exploité. Le poète Paul Valéy a dit : « Le temps du monde fini commence. » Nous y sommes. » 

Philippe Chalmin.

 

VISITE AU RAYON PEINTURE DES GSB

Richesse de l’offre et conseils avisés des vendeurs sont les facteurs clés de succès du marché de la peinture grand public.
90 % des Français appliquent de la peinture et 80 % de leurs achats sont réalisées au rayon peinture des grandes surfaces de bricolage (GSB).
Avec 2,2 Milliards d’Euros, le rayon peintures et colles représente 13 % du chiffre d’affaires des GSB. Parmi les 10 familles du bricolage, il est l’un des plus rentables.
Les peintures d’intérieur n’ont pas vraiment de saisonnalité, elles se vendent toute l’année avec un pic de consommation quand la température extérieure se situe entre 17º et 25º.

Marques disponibles dans les linéaires

Les poids lourds du secteur sont là à travers leurs marques Astral pour Akzo-Nobel, Dulux-Valentine pour ICI, Ripolin pour PPG (Kalon), Tollens pour Materis, ainsi que V33, Dyrup...
En réponse au poids important des fabricants, les peintures des marques distributeurs (MDD) prennent de plus en plus d’importance. Tous les distributeurs possèdent maintenant leur propre marque et les MDD représentent aujourd'hui 30% du marché contre 19,2 % en 2002.

Le développement des murales, et, avec elles, de la couleur, des formules à l’eau, des monocouches et de l’aspect satin, a totalement bousculé le marché qui a réorganisé son offre et son merchandising.

Les peintures murales d'intérieur sont réalisées à partir de résines acryliques et plus récemment de résines alkydes émulsions.

• Par rapport aux peintures glycéro, les peintures à l’eau sont plus pratiques et plus performantes :
  - mise en œuvre simplifiée,
  - nettoyage du matériel à l'eau,
  - sans odeur,
  - au séchage rapide,
  - respectent l'environnement,
  - à l'esthétique améliorée,
  - pas de jaunissement dans le temps.

Sur les tablettes, on trouve également les peintures dites naturelles. Disponibles chez quelques fabricants au départ, elles font maintenant parties de la gamme de la plupart des fabricants.

Les vecteurs de mutation : la bipolarisation peintures murales-finitions

L’offre se construit désormais dans cette complémentarité de destination, avec des pots en bacs rectangulaires de 2,5 à 5 litres pour les murales, et des pots cylindriques de 0,5 à 2,5 litres pour les finitions.
Les murales sont vendues moins chers que les finitions classiques en pot rond.
L’emballage acier étant devenu trop cher, le plastique domine dorénavant. Le plastique recyclé fait son irruption et l'emballage en carton pourrait se développer.
Le format bidon pour la peinture a fait également son apparition. Si les machines à teinter s'étaient mieux développer, nous aurions pu voir apparaître le distributeur de peinture en vrac à l'exemple de ce qui se fait dans l'alimentaire pour le riz ou les pâtes.

Les critères des consommateurs sont dans l’ordre : la couleur, l’aspect, la qualité et le prix.

Les consommateurs demandent une assistance pour effectuer leur choix.
Les consommateurs sont friands de produits qui leur facilitent la tâche.
2/3 des clients particuliers sont des femmes. Elles sont beaucoup plus sensibles à l’odeur et à la toxicité du produit et recherchent de nouvelles couleurs.
Dans les murs, les couleurs dominent avec plus de 50 % des ventes. La finition satin est la plus vendue.
L’inflation des gammes et des coloris prend beaucoup de place dans les points de vente sans pour autant avoir des rotations d’une rentabilité suffisante : les stocks dormants seraient importants dans le rayon peinture.

• Les nouvelles tendances émergent avec tout ce qui touche à :
  - la santé
  - l’environnement
  - le retour à la nature.


Ce sont des Vecteurs extrêmement importants pour les industriels. 

• Ces derniers orientent leurs recherches et études pour créer un produit :
  - facile à l’emploi,
  - sécurisant,
  - respectueux de l’environnement,
  - innovant.

 

• De même, les réglementations qui se mettent en place sont des vecteurs d’amélioration pour le produit :
  - dans le domaine de la chimie avec Reach et les analyses de composition,
  - avec la REP DDS qui va entraînner une gestion plus saine des déchets de ces produits,
  - avec l’obligation d’un affichage environnemental.

Mais ces sujets touchant la réglementation seront développés dans d’autres billets.

 

LE BATIMENT, DEBOUCHE POUR LA PEINTURE ECOLOGIQUE ?

Les 136 Millions de litres de peintures murales vendues en 2006 se répartissaient entre 97 Ml pour le BTP et 39 Ml pour le grand public. Le volume de vente important représenté par le BTP semble une opportunité pour la peinture recyclée. Intéressons nous aux clients de ce secteur que sont les entreprises du bâtiment.
Le moniteur des travaux publics a réalisé en 2008 une enquête portant sur les attentes des professionnels par rapport à leurs achats de produits (peinture comprise).

• Enquête du moniteur en 2008. Facteurs Clés de Succès (FCS)
  Davantage de qualité (92 % des entreprises jugent prioritaire la qualité des produits).
  Davantage de stock (88% des entreprises veulent des stocks plus disponibles chez leurs négociants).
  Elles veulent des produits plus sûrs et plus sains : considérées comme prioritaires, la qualité et la sûreté des produits supplantes la notion de prix. L'entreprise cherche à être rassurée dans ses achats.
  Elle va faire confiance aux marques connues et à celles qui sont conformes aux normes.
  Elle veut pouvoir justifier de son professionnalisme vis-à-vis du client final en utilisant des produits qui lui sont spécifiques. Cela explique pourquoi elle privilégie les négoces aux grandes surfaces de bricolage.

L’artisan sera donc plus motivé par l’achat d’un produit neuf de qualité qu’un produit écolo. Cet élément est à prendre en compte avant d’entrer avec la peinture recyclée sur le marché de la vente aux artisans.

Par contre, le bâtiment intègre progressivement dans ses constructions les critères de Haute Qualité Environnementale, afin de minimiser son impact environnemental.

La peinture recyclée participe à réaliser un chantier à faible nuisance. Sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, notammement, puisque 1 tonne de peinture recyclée permet d’économiser 1 tonne de CO2.

LE MARCHE DE LA PEINTURE DECORATIVE

380 000 tonnes de peintures architecturales sont commercialisées sur le marché Français.

• Le terme « Peintures Bâtiments » désigne les peintures destinées à être appliquées par des professionnels.
• Les « Peintures Grand Public » sont les peintures appliquées par les consommateurs pour leurs besoins propres.

Le chiffre d’affaires des fabricants de peinture a baissé de 4 % en 2009, sous l'effet de la baisse de la consommation de peintures (-4% en volume). Ces chiffres s’expliquent par la crise du marché immobilier et le resserrement du budget des ménages.

On distingue deux principaux types de producteurs de peinture :

• les filiales de groupes multinationaux (Akzo-ICI, PPG-Sigma Kalon, Materis Paints) qui intègrent parfois en amont les matières premières et en aval la distribution,
•  les producteurs indépendants qui évitent la confrontation directe avec les multinationales en se spécialisant et en se positionnant sur des niches plus techniques.

Avec une centaine de fabricants pour la France, le secteur de la peinture employait 12 708 personnes en 2008.

Le marché de la peinture a connu une importante phase de consolidation. Ce mouvement de concentration se poursuit sur le marché hexagonal sous l'effet des grands mouvements capitalistiques internationaux.

Nous sommes dans une phase de concentration des opérateurs et des effectifs. Trois acteurs contrôlent entre 60 et 80 % de l'industrie française de la peinture pour le bâtiment et près de 40 % de sa distribution aux professionnels.

INNOVATION AU RAYON BRICOLAGE, LA PEINTURE ECOLO

Il est interessant de commencer l'étude de la filière avale des peintures recyclées par le marché du bricolage. En effet, la particularité de notre modèle économique est que la croissance du marché du bricolage conditionne également nos apports de matières recyclables (filière amont).

 
Le marché du bricolage en France représente environ 19,7 milliards d’€.
Il a gagné 6 milliards d'€ en 9 ans (+35% 2000-2008)
Selon l’observatoire Cetelem, 82 % de Français pratiquent le bricolage actuellement contre 66% en 2002. Et le contexte demeure favorable : envies d’aménagement et de décoration, augmentation du temps libre, pénurie de logement, et contraintes actuelles du pouvoir d’achat sont autant de facteurs qui incitent les Français à bricoler.

Les moteurs sont l'embellissement de son intérieur et le faire soi même.
Le bricolage se substituant aux services professionnels, l'engouement pour le bricolage dépend aussi du coût de main d'œuvre élevé des professionnels.

Le marché du bricolage a marqué le pas en 2010 après un premier recul en 2009. Les freins : baisse de la fréquentation des points de vente et la baisse du panier moyen.

Le Français considère le bricolage plus comme une contrainte que comme un vrai passe temps. En Belgique, l’achat bricolage serait vécu comme un plaisir par 40 % des consommateurs alors que la moyenne européenne est de 26%.
Budget moyen par an consacré au bricolage :
bricoleur français 739 euros
bricoleur allemand 943 euros
bricoleur belge 360 euros
Le prix joue un rôle de plus en plus décisif et le consommateur n'hésite plus à comparer voire à répartir les achats entre différents magasins.

Scénario pour l’avenir :
-probable baisse des revenus des retraites,
-remise en cause majeure de la tendance à la réduction du temps de travail,
-influence de l’isolation technique par l’extérieur (ITE) et l’aménagement intérieur des maisons,
-disparition probable de la TVA à 5,5% pour les professionnels.

Le marché est réparti entre 4 circuits de distribution :
- les GSB qui réalisent plus de 70 % du CA,
- le négoce (20%), sensible au marché de l'immobilier,
- les GSA (6%) qui se désengagent de plus en plus du bricolage car leur positionnement est mis à mal depuis l'arrivée du modèle des entrepôts (bricoman,…),
- le commerce traditionnel (4%) dont c'est la fin annoncée.

Les Grandes Surfaces de Bricolage (GSB) sont des magasins de plus de 400 m2 qui ont la même vocation : la vente en libre-service des produits d’équipement et d’aménagement de l’habitat et de son environnement aux consommateurs (définition de la Fédération des Magasins de Bricolage).
Les GSB 16 Milliards d'€ (72,3 % du marché contre 65 % en 2005).
Les enseignes de GSB leaders sont :
Leroy-Merlin : 109 magasins
Castorama : 101 magasins
Bricomarché : 533 magasins
Mr Bricolage :421 magasins
Autres enseignes : Bricodépot (86 : Groupe Kingfisher), Bricoman (22) et Weldom (308 ;Groupe Adéo), Catena (106 ;Groupe Mr Bricolage),), Bricorama (80) et Batkor (Groupe Bricorama), Briconautes (310), Brico Leclerc (71) BHV (15), Boîte à Outils (10 ; SAMSE), Bricopro (56), Maxi Brico (30), Bricolex (14).

Le marché se segmente énormément permettant ainsi aux hyperspécialistes d'exister.
Les distributeurs rivalisent d'efforts et d'innovations afin de séduire et surtout de garder leur clientèle. Les GSB sont beaucoup plus innovantes que les GSA. Les concepts se multiplient dans la distribution : le groupe Adeo (Leroy Merlin) dispose de deux nouveaux concepts :
Zodio (aménagement et décoration de la maison),
Kbane (dédié aux solutions pour l'habitat durable) le premier magasin a ouvert à Villeneuve d'Ascq début 2009.
Le groupe Kingfisher a lancé chez Castorama la maison éco (Corner au sein de certains points de vente de l'enseigne).

Cela semble innovant et dynamique : qu'en pensez-vous ?